Production agricole du cameroun
L’agriculture est un secteur clé de l’économie camerounaise qui lui assure son autosuffisance alimentaire et des devises. Elle contribue pour 22,9% au PIB et représente en 2013 environ 23 % des exportations totales du pays.
Le secteur agricole est le premier employeur avec 62% de la population active.
Les nuances climatiques (climat équatorial, tropical humide et tropical sec) et pédologiques que l’on rencontre du nord au sud du pays engendrent un potentiel agricole riche et très diversifié. La gamme des produits cultivés s’étend des cultures vivrières (mil, sorgho, manioc, ignames) aux cultures d’exportation (banane, ananas, café, cacao, huile de palme, coton). Quelques cultures non traditionnelles sont apparues plus récemment (pomme de terre, oignon, haricot).
Les principales cultures d’exportation sont la banane, le cacao, le café, le coton et le caoutchouc.
La production nationale commercialisée de café s’est établie à 16 142t à la clôture de la campagne caféière 2012/2013.
Elle a connu par rapport à la précédente campagne une contraction jamais observée auparavant (- 58%). Cette contre-performance a conduit le gouvernement à adopter en septembre 2014 un plan de relance de la filière café et de celle du cacao. Le gouvernement vise d’ici 2020 à atteindre une production de 600 000t de cacao, de 150 000t de café robusta et de 35 000t de café arabica. Ce plan prévoit un financement de 600Md de FCFA (914M€) à chercher prioritairement au niveau des filières elles-mêmes. Pour atteindre ces niveaux de productions, il sera nécessaire de développer de nouvelles plantations.
La production de coton de la campagne 2013/2014 s’est élevée à 240 000t (elle a été financée à hauteur de 8,5Md de FCFA (13M€) par la BID et 35,5Md de FCFA (54M€) par cinq banques locales), contre 210 000t pour la campagne 2012/2013. L’objectif de production de la campagne 2014- 2015 est de 300 000t.
Le Cameroun souhaite relancer la production de riz en particulier du périmètre de la Semry (qui revendique une production annuelle proche de 100 000t) et dans le sud du pays. Les importations de riz ont atteint en 2013, 820 000t en progression de 48,4% par rapport à 2012.
Les superficies équipées pour l’irrigation s’élevaient en 2011 à 29 000ha, selon la FAO.
Le secteur de la banane
Le secteur de la banane comprend celui de la banane plantain, cultivée dans les exploitations familiales, destinée à la consommation intérieure ou exportée dans les pays de la sous-région, et celui de la banane dessert, exportée sur le marché international.
Le secteur de la banane est stratégique pour le Cameroun. Contribuant pour 1,5% du PIB (soit 6% du PIB primaire), il représente 1,8% des exportations en 2013, et 4,1% des exportations hors pétrole. Il emploie 45 000 personnes.
La production camerounaise de bananes douces est exportée à 98% vers le marché européen. En juin 2013 une convention de financement d’un montant de 41M€ (26,9Md de FCFA) a été signée entre le gouvernement camerounais et l’Union Européenne relative aux mesures d’accompagnement de la filière banane camerounaise. L’UE a à cette occasion affirmé son soutien à la filière banane jusqu’en 2020. La mise en oeuvre des actions porte sur la compétitivité de la filière bananière sur le marché mondial pour améliorer la balance commerciale et augmenter la valeur ajoutée et l’emploi dans le respect des normes environnementales et sociales.
Les plantations à vocation exportatrice couvrent environ 3 600ha concentrés dans le sud-ouest du pays.
La filière banane produit et exporte environ 262 000t en 2013. Elle comprend deux producteurs principaux :
- la société Plantation du Haut Penja (PHP), 45% de la production camerounaise, filiale de la Compagnie fruitière, société marseillaise.
- la société publique Cameroon Development Corporation (CDC) assure 40% de la production, qui est exportée par la société américaine Del Monte.
La PHP a réalisé d’importants investissements dans l’irrigation, les installations de traitement des fruits et les équipements d’assainissement. À ce jour, l’industrie bananière emploie directement 15000 personnes dans les zones rurales. Depuis 1988, les exportations de bananes ont enregistré un taux de croissance annuel de 10%. En 2002, leur volume s’est élevé à 313 700t : selon les estimations, 215 000t ont été destinées à la Communauté européenne ; le restant a été exporté vers les pays de l’Europe de l’Est et d’Afrique du Nord, et dans les pays africains voisins.
Un projet de plantation de palmier à huile fait l’objet de contestations par la société civile et les ONG. Conduit par la compagnie SGSOC (filiale du fonds d’investissement américain Herakles Farm), il portait initialement sur une superficie de 73 000ha dans la région du sud-ouest. Le projet a été réduit à 20 000ha et la durée de la concession réduite de 99ans à une durée provisoire de 3ans. Toutefois, cette concession soulève toujours des oppositions.
La pêche
La pêche se pratique en mer et sur le continent. Le Cameroun dispose de 360km de côtes dans la poche Ouest du Golfe de Guinée et d’un important réseau hydrographique, de plaines d’inondation, de marais, de lacs naturels et de retenues d’eau, qui permettent une pêche continentale.
Le PIB halieutique s’élève en 2013 à 155MddeFCFA (236,3M€).
Le secteur de la pêche emploie 122 000 personnes (secteur primaire), auxquels il faut ajouter 70 000 emplois du secteur secondaire.
En 2012, la production halieutique s’est établie à 64 741tonnes, elle se compose principalement de la pêche industrielle, de la pêche artisanale et de la pêche continentale.
La production de la flottille de pêche industrielle s’est élevée en 2012 à 13 013tonnes.
La pêche artisanale est pratiquée dans la zone des 3 milles marins et dans les estuaires à partir de pirogues, sa production en 2012 a atteint 48 645t.
Pratiquée par environ 100 000 pêcheurs, la pêche continentale représente en 2012 une production de 3 082tonnes.
La pêche est insuffisante dans le pays alors que les produits de la mer congelés sont le premier poste agroalimentaire d’importation au Cameroun.
Le secteur de l’élevage
Le Cameroun dispose d’une stratégie de développement rural et va élaborer prochainement un Programme sectoriel agriculture élevage sur financement de l’Union européenne.
Source:https://agriculture.gouv.fr/cameroun